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Quentin Delporte

Une primaire pas si populaire

Du 27 au 30 janvier se tiendra la primaire populaire 2022. Il s'agit d'une initiative lancée par des adhérents aux idées socialistes et/ou écologistes. Cette initiative vient pallier au désordre de la gauche de l'échiquier politique en ce qui concerne le choix d'un candidat commun.


Crédit Image : JDD


Si cette primaire peut nous apparaître comme une solution permettant de réunir les différents électorats, elle ne permet pas de masquer le manque de cohésion au sein de la gauche actuelle où les deux candidats refusent de s'effacer au profit de leur favori, ce qui ne fait que desservir leur cause. En effet, cette initiative ne permettra en aucun cas de faire en sorte que la gauche présente un front commun lors des prochaines élections, alors que les deux candidats qui ont le pourcentage le plus élevé ne s'effaceront pas, peu importe le résultat de cette primaire. Malgré ces désavantages certains, elle permettra aux candidats de tester leur popularité et de projeter le candidat vainqueur dans sa campagne avec une légitimité que les autres candidats n'auront pas.


Un fonctionnement qui interroge

Contrairement aux primaires traditionnelles, les électeurs devront donner leur avis sur le programme de chaque candidat en ayant le choix entre 5 options : "très bien", "bien", "assez bien", "passable" et "insuffisant". Un fonctionnement qui semble inutilement complexe quand on le compare au fonctionnement des primaires de la droite par exemple. Pour l'instant, 4 candidats y participent : l'écologiste Anna Agueb-Porterie, le socialiste Pierre Larrouturou, la sans étiquette Charlotte Marchandise et la socialiste Christiane Taubira, 3 candidats seront aussi soumis au vote contre leur volonté : le candidat des Verts Yannick Jadot, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon et la maire de Paris Anne Hidalgo.


Crédit Image : France Télévisions


Un désintérêt flagrant

La primaire populaire compte, au jour du 15 janvier, 120.000 inscrits alors que plus de 1 million de citoyens avaient fait valoir leur vote à la primaire de la gauche en 2017. Cet immense écart est surtout dû au manque de compréhension, de simplicité et surtout d'utilité de ce rassemblement. Il est permis de douter de cette initiative quand on voit que la candidate qui essaie de faire prendre de l'ampleur à cette primaire soit Christiane Taubira. La même Christiane Taubira qui, en 2002, avait refusé de se retirer ce qui avait coûter à Lionel Jospin sa place au second tour.


Une utilité relative

Si cette primaire est une ultime tentative de réunifier une gauche en ruine, elle ne sera probablement qu'un coup d'épée dans l'eau qui ne permettra en aucun cas à cette partie de l'échiquier de se montrer unie et puissante face aux favoris tels que Pécresse ou Macron. A l'heure actuelle, il faudrait même un miracle pour que la gauche remporte les élections. Selon les sondages, aucun des candidats ne battrait Emmanuel Macron qui est actuellement à 22,5%. Même un second tour semble inespéré puisque Mélenchon, qui possède le plus haut pourcentage d'intentions de vote de toute la gauche, n'est classé que cinquième et à 6,5% de Le Pen et du second tour.


Qui sont les favoris ?

Une question demeure, les électeurs vont-ils essayer de mettre en avant les candidats mettant leur candidature en jeu lors de la primaire populaire ou bien vont-ils mettre tous les candidats sur un même pied d'égalité ? Selon la réponse à cette question, 2 favoris se dégagent : dans le premier scénario, Christiane Taubira est fortement avantagée étant la seule possédant une renommée ainsi que de nombreux soutiens, contrairement aux autres qui sont peu connus et/ou sans soutien. Dans le deuxième scénario, Jean-Luc Mélenchon a un énorme avantage grâce à sa supériorité dans les sondages car comme vu précédemment, il est le candidat de gauche le plus haut placé dans les sondages.


Crédit Image : Le Point


Cette primaire populaire semble donc être à double issue : soit elle permettra à la gauche de s'unir derrière un candidat afin de le faire passer au second tour soit, l'hypothèse la plus probable, elle ne fera que montrer et creuser les différences et les divisions présentes entre les différents acteurs de la gauche.

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