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Marius Grolleron

Présidentielles 2022 : état des lieux à 50 jours

Dernière mise à jour : 22 févr. 2022

Au moment où je commence la rédaction de cet article, il reste exactement 50 jours 13 heures 20 minutes et 44 secondes avant le premier tour. A l’heure actuelle plus d’une trentaine de personnages font la course aux parrainages (pour rappel, un candidat doit recevoir au moins 500 parrainages d’élus). Nous nous attarderons dans cet article uniquement sur les principaux candidats. Nous passerons ainsi en revue : Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Marine Le Pen.


Enfin, toutes les intentions de votes citées seront issues du même sondage, réalisé les 7 et 8 février dernier par Elabe pour l’Express et BFM TV. Il me semble important de rappeler que les sondages ne représentent en rien un pronostic des élections mais donne simplement une image du paysage électoral au moment de leur réalisation (je vous invite pour ça à aller lire l’article d’Emma Forcade sur le site du Canari).


Jean-Luc Mélenchon, ou le candidat qui est la République

Commençons par la gauche, enfin la gauche. Jean-Luc Mélenchon est aujourd’hui le premier personnage de gauche dans les intentions de votes avec 10,5 % d’intentions de vote au premier tour. Le candidat de la France Insoumise a su rassembler son parti derrière lui ; il est bien lancé puisqu’il a été un des premiers à s’annoncer candidat pour l’élection de 2022. Depuis de nombreux mois ils appellent la gauche à se rassembler, enfin non, il appelle la gauche à se rassembler derrière lui. Il n'a pas reconnu le résultat de la primaire populaire, lors de laquelle il est arrivé troisième. L’ancien membre du PS porte notamment la volonté d’en finir définitivement avec le nucléaire, de faire voter la VIème République ou encore de créer une garantie de 15 ans pour lutter contre l’obsolescence programmée des appareils électroménagers. Monsieur Mélenchon disposait de 370 signatures le 17 février.


Fabien Roussel, ou le candidat "de droite"

Il est candidat du Parti Communiste et vient pour la première élection depuis les législatives de 1978 de dépasser le PS dans les intentions de votes, signe que rien n’est jamais définitif en politique. Le candidat réalise un très bon début de campagne, il dispose aujourd’hui de 4,5% d’intentions de vote et réussit à émerger dans le débat public ; malgré quelques polémiques stériles. Le candidat communiste est cependant connoté par ses adversaires de gauche comme étant le candidat le plus « droite compatible ». Il s’assume pronucléaire et défend la « gastronomie française » au grand désespoir de certains écologistes réactionnaires. Monsieur Roussel n’avait pas été sélectionné pour le scrutin de la primaire populaire, signe de l’absurdité de ce scrutin. Il disposait le 17 février de 529 parrainages validés.


Yannick Jadot, ou le candidat qui ira "jusqu'au bout"

Europe Ecologie les Verts (EELV) est représenté par Yannick Jadot lors de cette échéance démocratique. L’eurodéputé connaît une campagne mitigée, bien qu’il ait reçu la légitimité de son parti lors d’une primaire interne, il est arrivé en deuxième position à la primaire populaire et stagne aujourd’hui à 5,5% d’intentions de votes. Le candidat écologiste semble parti pour maintenir sa candidature « jusqu’au bout », lui qui s’était retiré en 2017 au profit du PS dès le premier tour. Il disposait le 17 février de 490 signatures validées.


Anne Hidalgo, ou la candidate à 1,5%

Elle a été investie en 2021 pour représenter le Parti Socialiste (PS) lors de cette élection. Cependant la candidate qui se réclame de la « sociale démocratie » n’arrive pas à émerger. Elle enchaîne les « Bad buzz » et ne parvient pas à prendre sa place. Elle stagne pour sa part à 1,5% dans les intentions de votes. La maire de Paris semble avoir vu son électorat se déliter entre Yannick Jadot pour les plus écologistes d’entre eux, Emmanuel Macron pour les plus centristes, Christiane Taubira et Jean-Luc Mélenchon pour les plus socialistes et Marine Le Pen pour certaines classes populaires. Ils ne semblent rester plus que quelques irrésistibles électeurs nostalgiques de François Mitterrand et de Michel Rocard. Au sein du Parti Socialiste, le maintien de la candidature Hidalgo à la présidentielle est de plus en plus remis en question. Madame Hidalgo était arrivée 5ème sur 7 lors de la primaire populaire. La question est de savoir à qui elle se rallierait en cas de retrait, je parierais de mon côté sur un ralliement à Yannick Jadot. Anne Hidalgo disposait le 17 février de plus de mille signatures.


Christiane Taubira, ou la candidate sans programme

L’ancienne Garde des Sceaux semble avoir perdu l’élan dont elle disposait avant la primaire populaire qu’elle a d’ailleurs remportée. Elle y a été élue, sans programme ni débat, lors d’une primaire populaire aux élans démocratiques contestables. Elle dispose aujourd’hui de 4,5% dans les intentions de votes. Madame Taubira semble de plus en plus seule après avoir été lâchée il y a quelques jours par le Parti Radical de Gauche (PRG). Elle dispose seulement de 86 signatures. Un retrait de Madame Taubira semble de plus en plus plausible. Là aussi il faudra savoir au profit de qui.


Emmanuel Macron, ou le candidat officieux

Le Président de la République ne s’est toujours pas officiellement annoncé candidat. Il a cependant multiplié les prises de paroles laissant comprendre qu’il sera présent lors de ce scrutin. Sa stratégie semble être de banaliser sa candidature pour démontrer que sa réélection est une évidence. Ces derniers jours, des journalistes ont comparé cette stratégie au « renouvellement automatique » des abonnements en lignes. Le Président sortant est aujourd’hui donné vainqueur dans les intentions de votes avec 24% au premier tour. Son équipe de campagne semble pour sa part prête, je vous conseille de consulter l’infographie du journal Le Monde parue le 12 février (« Election présidentielle 2022 : le non candidat Macron a déjà son équipe de campagne », Le Monde). Le Président sortant disposait le 17 février de 1 345 signatures.


Valérie Pécresse, ou la candidate qui a quitté LR à cause de leur dérive droitière

Investie en fin d’année 2021 par un congrès (ou disons plutôt une primaire fermée), Valérie Pécresse fait partie des favoris pour se qualifier au second tour. Cependant, la présidente de la Région Ile-de-France semble avoir laisser sa place à l’autre finaliste du congrès, Éric Ciotti. Ces derniers jours, de nombreux cadres des Républicains (Xavier Bertrand ou encore Jean-François Copé) ont dénoncé l’influence du député des Alpes-Maritimes sur Madame Pécresse. La candidate LR a repris à son compte l’expression de « grand remplacement » initialement utilisé par l’extrême droite et étymologiquement issues de mouvements nazis. Sa stratégie politique peut poser question, puisqu’elle semble chasser uniquement sur l’électorat d’extrême droite et ne donne que très peu d’importance à la droite dite « Républicaine ». Elle dispose de 14% d’intentions de votes et de 1 945 signatures.


Marine Le Pen, ou la candidate RN mais pas extrême droite

Marine Le Pen est une nouvelle fois candidate à l’élection présidentielle. La fille de Jean Marie Le Pen est soutenue par son parti le Rassemblement Nationale (RN). La stratégie de « dédiabolisation » de Madame Le Pen semble avoir fonctionné vis-à-vis de la volonté de se détacher de l’image de son père. Cependant, la stratégie semble avoir failli sur l’électorat historique d’extrême droite qui se tourne aujourd’hui vers Éric Zemmour. De nombreux élus du RN ont dernièrement décidé de rejoindre Monsieur Zemmour, la question est aujourd’hui de savoir si Marion Maréchal Le Pen va apporter son soutien à Zemmour. Marine Le Pen est revenue sur beaucoup de ses doctrines initiales, elle n’entend plus quitter l’Euro, elle semble avoir stopper son combat contre la binationalité, ou encore mieux accepter certaines minorités. La candidate RN, écope aujourd’hui de 15% dans les intentions de votes, de quoi continuer d’espérer une qualification au second tour. La candidate RN dispose aujourd’hui de 366 signatures.


Eric Zemmour, ou le Zorro non Républicain

Éric Zemmour est depuis novembre 2021 candidat lui aussi à l’élection. Le candidat d’extrême droite semble avoir loupé sa mue de polémiste à homme politique. Il a depuis l’annonce de sa candidature multiplié les « petites phrases », sur les homosexuels, sur les handicapés, sur les migrants. Le souffle qui poussait le candidat fin 2021 semble s’être ralenti. Le "Z", comme il est appelé par ses militants, chasse sur l’électorat de Pécresse et de Le Pen. Le polémiste qui était crédité de 16% d’intentions de vote fin 2021 est descendu à 13,5% mais reste crédible dans la course au second tour. Monsieur Zemmour a pour le moment validé 291 signatures et a fait part de ses craintes quant à l’obtention de ses 500 parrainages.



Je tiens à ajouter quelques informations sur les candidats de « deuxième lignes ». Parmi eux, Nathalie Artaud dispose de 0,5% et de 529 signatures, Philippe Poutou d’1% et de 199 signatures, Jean Lasalle d’1,5% et de 503 signatures, Nicolas Dupond Aignan de 2% et de 379 signatures et François Asselineau d’1% et de 217 signatures.


Cette campagne est mitigée, certains la trouvent « trop violente », tandis que d’autres déplorent l’arrivée tardive du président sortant dans l’arène. Le premier tour de l’élection aura lieu le dimanche 10 avril et le second tour le dimanche 24 avril. Concernant le second tour, face à Valérie Pécresse Emmanuel Macron l’emporterait avec 58% alors qu’il gagnerait avec 57% face à Marine Le Pen et avec 64% face à Éric Zemmour. D’ici là, de nombreuses choses peuvent encore se passer, les sondages ne sont pas des pronostics et une élection n’est jamais jouée d’avance. Il est important que chaque citoyen comprenne que son vote compte, que la démocratie est un bien cher et qu’il est nécessaire de la protéger. Toutes les opinions politiques peuvent et doivent être exprimées dans les urnes.


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