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Le Canari

La Marseillaise, un plagiat du XVIIIème siècle ?

Notre hymne national est un symbole de révolution et de valeurs républicaines incontestables. Aujourd’hui, ce même hymne se joue et se chante à chaque manifestation en France, ou même lors de certains événements représentant notre pays. On condamne d’ailleurs assez souvent les joueurs sportifs qui ne le chantent pas par manque de républicanisme ou de connaissances. Mais saviez-vous que, vous aussi, vous manquiez de connaissances ? Dans ce cas, je vais vous révéler la vérité sur notre hymne national, si vous ne le saviez pas déjà.

Rouget de Lisle, en 1791, avait déjà créé « L’Hymne à la Liberté », joué un 14 juillet. Lorsque Louis XVI, un an plus tard, déclare la guerre à l’Autriche, sous pression de l’Assemblée, Rouget de Lisle est en garnison à Strasbourg. Alors que les soldats et habitants chantent et font la fête, notre compositeur, dans sa chambre écrivant des pièces de théâtre, qui n’auront aucun succès, ne peut plus supporter ces chants de Paris. On lui répond qu’il n’a qu’à composer quelque chose en l’honneur de cette révolution. La recherche commence, et il tombe sur une affiche de la Société des amis de la Constitution (ou le club des Jacobins) :

« Aux armes, citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé ! Le signal est sonné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre, ou mourir.

Aux armes, citoyens ! Si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l’Europe verront échouer leurs sinistres complots. Qu’ils tremblent donc, ces despotes couronnés ! L’éclat de la Liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la Liberté, courez à la Victoire, dissipez les armées des despotes !

Marchons ! Soyons libres jusqu’au dernier soupir et que nos vœux soient constamment pour la félicité de la patrie et le bonheur de tout le genre humain ! »

Rouget de Lisle se met rapidement au travail, et y puise des phrases, parfois entières, sans scrupule. Quand l’inspiration manque, il ouvre un recueil court de poèmes contenant une ode de Boileau Sur un bruit qui courut en 1656 que Cromwell et les Anglais allaient faire la guerre à la France. Un passage a même été inspiré d’une chanson protestante parlant de la conjuration des princes du sang : « .. les féroces étrangers qui ravissent d’entre nos bras nos femmes et nos pauvres enfants... ».

Quant au passage « Allons, enfants de la patrie ! », Rouget de Lisle a tout simplement repris le nom de son bataillon : les enfants de la patrie. Plutôt surprenant pour n’être qu’une une coïncidence ?

Si vous n’êtes pas encore surpris, lisez la suite.

Rouget de Lisle achève son œuvre, dont le titre n’était pas l’actuel mais plutôt « Chant de guerre pour l’armée du Rhin ». Il le présente rapidement au baron Dietrich, qui convie ses invités sans plus tarder pour interpréter ce chant militaire, puisque le baron était doté d’une voix de ténor.

Un tableau était censé immortalisé ce moment, seulement lui aussi est « biaisé ». Le chant est donc interprété par le baron, non pas par Rouget de Lisle. L’accompagnement se fait au violon, non pas au clavecin.

Mais comment ce chant est-il devenu « La Marseillaise » ?

Imprimé et vendu massivement à tous les régiments partant combattre, ou même au public, le chant se fait rapidement connaître à travers le pays, notamment grâce aux commerçants. Des fédérés marseillais débarquent à Paris chantant bravement et bruyamment ce qui deviendra notre hymne national. Les parisiens ne connaissant ni l’origine, ni le lieu, le nomment alors « le Chant des Marseillais », alors que ce même chant était destiné à être chanté sur les combats autrichiens. Cela n’a pas gêné Rouget de Lisle. Il n’avait pas imaginé que son chant puisse dépasser la ville de Strasbourg, alors lorsque il apprend que sa création avait pu pousser aux massacres, dont la fameuse guillotine, et était devenu républicain, Rouget de Lisle est sous le choc. Ce royaliste est accusé de complicité et est considéré comme ennemi de la République, car son nom reste en signature de « la Marseillaise ». C’est de justesse qu’il échappe à la guillotine après un séjour derrière les barreaux.

Ainsi, notre hymne national est un mélange artistique dont le but premier a été détourné ou incompris. Son destin reste néanmoins historique et important aux yeux des citoyens français.

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