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La France est-elle un pays de sport ?

Mathys Bouldoires–Journé

A l’aube des Jeux Olympiques 2024 de Paris, l’heure est aux préparatifs afin de faire de cet évènement d’envergure internationale une réussite. Si l’enjeu est implicitement géopolitique, l’objectif est avant tout de briller pour nos athlètes français. Emmanuel Macron avait notamment déclaré qu’il visait “un Top 5 et une quarantaine de médailles”. Cet objectif est-il réalisable comparé à nos performances précédentes ? Comment expliquer que nous nous retrouvons régulièrement derrière nos voisins, à l’instar de la Grande-Bretagne ou de l’Allemagne, au tableau des médailles?




Le sport est-il assez pris en compte dans la société ?


Invité sur le plateau d'Apolline de Malherbe, le médecin et “ambassadeur santé” pour les JO 2024 Michel Cymès déclarait que : “Le sport fait encore partie aujourd'hui de ce qu'on peut faire quand on aura le temps". Le sport a-t-il alors un rôle secondaire ?


Pour vérifier cela, il suffit de s’intéresser à la pratique du sport à l’école. Et force est de constater qu’elle est souvent dévalorisée. Ainsi, d'après une étude de l'Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) en 2022, au sein des 25 pays les plus riches du monde, la France occupe le 22e rang en matière d’activité physique des adolescents. Pour cause, un volume horaire quotidien en classe beaucoup trop élevé. Si les exemples en la matière, comme la Finlande, terminent les cours à 14-15h, les élèves français voient leur journée s’étirer jusque 17h-18h. Compliqué alors de trouver le temps d’exercer une activité physique.



Une nation sportive ? Le cas du football.


La question peut paraître de prime abord paradoxale : la France est-elle attachée au football ? En d’autres termes, l’amour du football est-il ancré dans notre culture ? En effet, si l’équipe de France est historiquement une des meilleures nations du ballon rond, le bilan des clubs français en Europe est désastreux (seulement une Ligue des Champions remportée par l’OM en 1993). Alors qu’elle est l’un des pays les plus peuplés d’Europe, elle se classe seulement dixième au classement du palmarès des clubs européens par pays, derrière la Belgique, l’Ecosse ou encore les Pays-Bas. Avec un championnat faible, ce n’est pas non plus étonnant de voir que l’affluence de spectateurs se situe bien en dessous de celle de la moyenne des grands championnats.


Difficile aussi de devenir un passionné des clubs de l’hexagone quand aucune chaîne en clair ne diffuse des matchs ou bien même des résumés du championnat national, contrairement à l’Angleterre dont la mythique émission Match of The day est retransmise sur la BBC (équivalent de TF1) les samedis et dimanches soir. Ainsi, n’importe qui peut avoir accès à ces images et s’intéresser de près au championnat anglais. Le sport est ici rendu accessible.



La France reste par conséquent un grand pays de football, au vu de son palmarès international, mais en termes de culture et de passion, elle est en retard sur ses voisins.


Un potentiel inexploité


On ne peut pas dire que la France n’est pas un pays de sport, déclarer le contraire serait osé. Que ce soit dans les sports collectifs ou dans l’organisation d’évènements sportifs, la France excelle. Cependant, elle n’exploite pas tout son potentiel et les moyens nécessaires à cela ne sont pas mis en place comme le montre le cas du football. Le sport n’est pas non plus considéré comme culturel ou passionnel. C’est un loisir alors que cela devrait être une habitude.


A moins que la dynamique des JO 2024 et les mesures politiques qui vont avec ne changent la donne…



Mathys Bouldoires–Journé



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