L’amphithéâtre Theillard de Chardin aura accueilli de nombreux évènements, mais c’est celui de vendredi dernier que nous devons marquer d’une pierre blanche.
Depuis 15 heures, toute l’équipe et les joyeux bénévoles s’affairent à remplir les sacs, gonfler les ballons, placer les affiches et monter le photomaton.
1, 2, test micro, le champagne sur les tables, les intervenants, « speakers », en place, les étudiants passent les portiques, les sourires soulagés du staff face au mur de sièges bien rempli. C’est ESPOMUN qui prend vie, après plus d’un an de préparation, de stress, de petits problèmes vite réglés. Contrairement à ce que nous a dit Orelsan, la fête vient juste de commencer.
La cérémonie d’ouverture met déjà l’eau, et le pétillant comme les petits fours, à la bouche, le week-end est prometteur.
Nicolas Basset, L1, représente l’Afrique du Sud pendant les quatre sessions du week-end : « Le MUN, ça te force et t’entraîne à parler en anglais de façon formelle devant les gens, ça t’apprend la situation actuelle du monde sur certains sujets contemporains, et en particulier la position d’un pays, ce qui en soit est fort enrichissant. »
Nicolas, comme d’autres, s’est récemment rendu à l’étranger pour faire des MUN afin de valider son année mais également dans le but de faire de nouvelles expériences. Cependant, celui de Londres ou de Madrid réunissait plus de 200 délégués, voire 700 pour l’Espagne. Des chiffres exorbitants pour des conférences connues dans toute l’Europe. S’en rapprocher fut le défi majeur de l’équipe d’ESPOMUN, qui au final a accueilli un peu plus de 70 délégués.
Le samedi, à 8 heures, le staff et leurs bénévoles courent partout, les étudiants arrivent, les ordinateurs sont branchés dans la superbe faculté de médecine dont les amphithéâtres et salles d’études sont prêts à réunir les différents comités, les différents sujets sur lesquels vont se porter les débats du week-end.
UNHRC, DISEC, UNSC, European Council, beaucoup de charabia pour les extérieurs, mais les participants, dont les voix s’élevaient afin de défendre le point de vue du pays leur ayant été attribué, et tout ça en anglais, furent ravis. Les échanges et les fous rires, en comités ou pendant les pauses lors desquelles ils se mélangeaient tous pour partager sur leur expérience et leur ressenti sur la conférence, furent divers et variés, et surtout positifs.
Cela a été notamment remarqué lors de la cérémonie de clôture, en présence de tout le staff dont Maryam Cherqui, présidente d’ESPOMUN.
Comment as-tu connu le MUN ?
« M.C : J’ai connu le MUN en seconde, j’ai eu plein de préparations tout au long du lycée de Jean Monnet de Bruxelles, en section internationale. Pour mon premier MUN, je n’ai pas été sélectionnée, j’ai décidé de prendre ma revanche.
Comment es-tu devenue présidente ?
M.Q : En arrivant à ESPOL, j’ai participé au MUN, j’ai adoré mais ce n’était pas assez. L’association avait deux ans mais je trouvais que son potentiel n’était pas exploité à fond, malgré le fait qu’ESPOMUN pouvait profiter à la notoriété de l’école. J’ai commencé à réfléchir et un jour, j’en ai un jour parlé avec Matthew Metivier, on s’est dit « il faut qu’on fasse un truc ». On a rédigé tout un programme et notre objectif principal c’était de développer la notoriété d’ESPOL en exploitant le potentiel des Espoliens. Et aussi d’organiser le premier MUN d’ESPOL. On a organisé des élections pour que ce soit propre, clean. La veille, les candidats à la vice-présidence et à la présidence se sont désistés, c’était directement Matthew et moi.
Comment as-tu vécu cette année par rapport à l’organisation ?
M.Q : Cette année c’était super chaud. C’était dur, intense, mais le résultat est là. On a commencé en terme d’organisation avec Matthew en juin, sachant qu’il partait en janvier pour le S4. On a commencé les récoltes de fond, j’avais pas mal d’expérience en leadership mais pas en tant que présidente. C’était un peu dur de comprendre comment les têtes de pôle et le bureau fonctionnait, au début. Le plus dur fut d’essayer de faire respecter les deadline à chacun pour permettre aux autres de bosser, sans mettre trop de pression. C’est dur de comprendre comment ça marche, ça prend du temps de comprendre comment les gens fonctionnent. Puis il y avait aussi le fait qu’ESPOMUN, les membres de l’association pour l’année précédente n’étaient pas satisfaits de ce qui s’était passé, j’avais sur les épaules la pression de faire mieux, mais surtout d’organiser le MUN.
Et tes MUN ?
M.Q : Mes MUN cette année étaient hyper enrichissant. J’ai raté de peu le prix du Best Delegate à Madrid. C’était cool, innovant, celui de Madrid était un des meilleurs d’Europe et à l’international. Ban Ki Moon est venu le visiter, et le parrainer il y a deux ans. Il pèse.
Celui d’Harvard, une semaine après celui de Madrid était vraiment dur en tant que jeune femme de 19 ans, qui arrive avec ESPOL au milieu de 3 000 étudiants, de Yale, tous en master dans les meilleures universités. Mais on a vraiment l’impression d’être dans le vrai monde, tous motivés, tous en compétition à fond. On veut se défoncer. J’ai été dans les quatre personnes qui ont présenté la résolution qui a été votée, c’était un des comités les plus durs. Pour moi, c’était vraiment un achievement, c’était Harvard, c’était ESPOL, on s’est imposés à notre manière, on prépare le terrain pour les L1, on développe notre réseau. Sciences Po Paris n’a pas de délégations à Harvard par exemple. C’était vraiment dingue.
Et enfin, qu’est-ce que tu espères de l’association pour les années suivantes ?
M.Q : J’espère qu’ESPOMUN va continuer à s’étendre, que la passion pour les Nations Unies va rester et se développer. On a multiplié par cinq ou six le nombre d’award obtenus, j’espère que ça va continuer à se multiplier, encore et encore, pour apporter à ESPOL. Ensuite, au niveau de l’enseignement de la diplomatie, j’espère qu’ils vont apprendre de nos erreurs et faire plus de pratique que de théorie, que le niveau augmente de plus en plus.
Et enfin j’espère que ce MUN qu’on organise à ESPOL grandisse d’années et années et qu’il devienne de plus en plus connu. Je souhaite tout le meilleur pour les années suivantes mais bien sûr, je ne serai jamais très loin, je garderai toujours un oeil sur ESPOMUN car ça me tient à coeur. »
Merci à Maryam, mais également à Matthew, Zachary, Corentin, Alix, Erwan, Charlotte, Valentine, Thibault, Ombeline et tout le reste du staff.
Un premier MUN cinq étoiles, qui en mets dans les yeux de cette équipe qui s’est acharnée pour faire passer un week-end de rêve aux étudiants. On se revoit ainsi, pour ESPOMUN 2019.
Et comme dirait Auguste Lenfant, L1, délégué de la France pour le Haut Comité pour les Réfugiés (UNHRC) pendant ESPOMUN.
« Et ouais, on a bien rigolé. »
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