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Eva Montford

Des entreprises durables ? C’est quoi la blague ?

Certains, entendant parlant de Responsabilité Sociétale des Entreprises, pourraient être sceptiques.



Pourtant, on aurait tort de rejeter l’idée en bloc.



Oui. D’abord, posons les termes du débat. Quand on parle de Responsabilité Sociétale des Entreprises, de quoi parle-t-on ? Selon la définition donnée en 2011 par la Commission Européenne, c’est :


« la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société »

Pour répondre à cette responsabilité, une entreprise doit donc contribuer au développement durable, que ce soit en termes de gouvernance, de respect des droits, de conditions de travail, d’environnement, de transparence, d’éthique et d’implication dans le territoire.


En creux, l’idée serait de faire de l’entreprise un acteur de la transition écologique et sociale. C’est là que le voyant “Alerte Green Washing” s’allume dans la plupart des esprits. Comment ce symbole du monde capitaliste qu’est l’entreprise pourrait-elle participer au développement durable ? C’est saugrenu… Mais l’est-ce tant que ça ?


Les consommateurs se révèlent aujourd’hui de plus en plus exigeants concernant la qualité des produits qu’ils achètent, que ce soit en termes de normes écologiques, qu’en termes de conditions de travail. Le milieu de l’entreprise doit donc s’adapter à ces nouvelles exigences.


Evidemment, les choses ne sont pas si simples. Une entreprise, pour fonctionner, doit répondre à des exigences de performance. Il faut qu’elle fasse du chiffre, sinon, comment pourra-t-elle payer ses fournisseurs, ses salariés ?


Ces difficultés pointent une nécessité : celle de changer de modèle économique, de changer la manière dont nous définissons la productivité d’une entreprise pour que sa performance ne se mesure pas seulement en termes de réussite financière, mais aussi en termes de durabilité.


Une fois que l’on a dit ça, on peut commencer à s’arracher les cheveux : comment faire ?



Initiatives entrepreneuriales : plongée dans le World Forum


Pour répondre aux nouveaux enjeux de transition, certaines entreprises prennent des initiatives, et des évènements comme le World Forum for a Responsible Economy de Lille en fait partie. A travers des rencontres, des conférences, des ateliers, des expositions… l’évènement rassemble chaque année des entrepreneurs, des responsables territoriaux, des politiques ou même des citoyens pour discuter, échanger des idées, pousser à s’engager dans une démarche plus responsable.



L’ambiance techno, très moderne, est accessible à tous, du citoyen au grands patrons, des enfants aux adultes. Cette diversité des invités manifeste une volonté d’ouvrir le débat, et de toucher un public toujours plus large, toujours plus jeune.


Cette volonté d’ouvrir le dialogue à toutes les échelles illustre bien l’idée même de la démarche RSE, qui est moins l’attribution d’une responsabilité à un acteur particulier, qu’un appel à échanger, à s’engager dans un travail collectif qui doit tous nous mobiliser.

Si l’on devait retenir un apport essentiel du World Forum, se serait celui de faire comprendre que la transition environnementale ne pourra se faire en excluant certains acteurs du jeu. De nombreuses entreprises, notamment des starts-up, peuvent porter une voix innovante que la société toute entière se doit de prendre en compte.


L’idée n’est pas de fermer les yeux sur les dérives de certaines entreprises, mais d’accepter que dans une démarche responsable, nous ne pouvons attendre d’un seul acteur — Etats, citoyens, ONG… — qu’il apporte la solution. Cette solution doit être construite collectivement, et l’entreprise a donc son rôle à jouer.



Eva Montford






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