COP 26 : Echec ou réussite ?
- Audrey Haranger
- 22 nov. 2021
- 3 min de lecture
Six ans après le Sommet pour le Climat de Paris, la ville de Glasgow a accueilli ; du 1er au 12 novembre dernier ; un nouveau grand rendez-vous pour l’environnement : la COP26 (26e Conférence des Parties des Nations Unies sur le climat). Des dirigeants du monde entier s’y sont rendus afin de convenir des mesures à prendre, ainsi que des objectifs à atteindre pour enrayer le changement climatique. Cet évènement, perçu comme la dernière opportunité de reprendre le contrôle sur le climat, visait en premier lieu à trouver des solutions en vue de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels.
Le 13 novembre 2021, après un délai d'un jour supplémentaire, les 196 pays représentés à la COP sont finalement parvenus à un accord pour améliorer la lutte contre le réchauffement climatique. Mais, face à de tels enjeux, la COP 26 a-t-elle apporté de réelles réponses, ou bien de simples désillusions ?

Crédit Photo : Alastair Grant / AP
Parmi les grandes décisions prises, on peut noter qu’un accord majeur sur le méthane a été conclu entre une centaine de pays, qui représentent 40% des émissions mondiales de méthane. Ces derniers se sont engagés à réduire d'au moins 30% leurs émissions de ce gaz à effet de serre d’ici 2030. Issu des activités humaines liées à l'agriculture et aux déchets, le méthane représente le deuxième gaz à effet de serre le plus polluant, derrière le CO2.
Autre action positive de cette COP, plus de 100 pays ont signé une déclaration pour combattre la déforestation et ses conséquences sur le climat et la biodiversité. Les forêts ont en effet un rôle déterminant contre le réchauffement climatique car elles absorbent une grande partie des gaz à effet de serre produits par les activités humaines.
De plus, la mention dans un texte de négociations climatiques d’une sortie du charbon, qui est aujourd’hui la source d’énergie la plus polluante, représente également une avancée historique. Toutefois, la Chine et l’Inde, premier et troisième pays les plus pollueurs au monde, ont refusé de s’engager sur une sortie de charbon et ont exigé une reformulation de la mesure, privilégiant ainsi leurs croissances économiques au détriment de l’avenir de la planète.
Cependant, ce renoncement tardif sur le charbon n’a été signé que par 18 pays, ce qui démontre le réel défi que représente une sortie totale du charbon. En effet, malgré la mise à disposition de 8,5 milliards de dollars annoncée par la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Union européenne pour aider l’Afrique du Sud dans sa transition énergétique, le pays s’est lui aussi exprimé contre la mention d’une sortie du charbon dans le pacte de Glasgow. De manière générale, les pays du Sud ont rappelé qu’ils étaient en droit de profiter des énergies fossiles pour se développer, comme l’ont fait les pays du Nord avant eux.
Néanmoins, et pour la première fois lors d’une telle conférence, 39 pays ont signé un accord pour mettre fin, dès 2022, aux financements publics à l’étranger de projets d’énergies fossiles, en y incluant le gaz et le pétrole. L’objectif est de réduire la dépendance des Etats aux énergies fossiles et d’orienter les flux financiers internationaux pour encourager le développement d’énergies propres.
De plus, la Chine et les Etats-Unis ont annoncé avoir conclu un pacte de coopération pour lutter contre le réchauffement climatique. Cet accord marque une avancée cruciale en raison du poids environnemental de ces pays.
Enfin, parmi les problèmes non résolus figurent ceux de la transparence et de la crédibilité des mesures annoncées. Aujourd’hui, aucun dispositif de contrôle ne permet de s’assurer de la validité et de l’efficacité de ces promesses. Par exemple, de nombreux pays se sont engagés à atteindre la neutralité carbone, sans jamais se fixer d’objectifs réalistes de réduction des émissions à court terme.
En définitive, bien que certaines mesures décisives aient été adoptées à Glasgow, on se dirige toujours vers 2,7 °C de réchauffement climatique à l’horizon 2100. Le renoncement de la Chine et de l’Inde sur le charbon et la persistance du clivage Nord-Sud illustrent les insuffisances de ce pacte climatique. L’année prochaine, lors de la COP27 en Egypte, les Etats sont donc appelés à faire davantage car aujourd’hui procrastiner n’est plus une possibilité.
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